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Mary Poppins was a pirate
3 décembre 2010

La fin des concessions

Mes chers enfants,
Croyez le si vous voulez mais je vous ai épargné. Si, si. Hier. D'un article bien lourd, bien sanglotant à la j'en-ai-marre-j'ai-froid-je-veux-rentrer-je-sers-à-rien-pourquoi-je-suis-là-et-pourquoi-on-me-prend-pour-une-poire-merci-la-neige. Parce que oui hein, elle m'a piqué mon boulot cette visqueuse! A cause d'elle, je n'ai pas travaillé de la journée mais le seul problème c'est que je n'ai pas pu me réjouir, ne sachant qu'à 18h, qu'ils ne rentreraient pas de leur petite escapade, et que donc je pouvais faire ce que je voulais, ayant libre quartier. Un peu tard. Parce que tout l'après-midi j'ai attendu comme une idiote, l'heure où je pourrais faire mes crêpes, quand les parents partiront et que je ferai le babysitting prévu. Mais j'abuse. Je suis sortie dans la nuit. A 16h quoi.
J'ai testé pour vous l'escapade en ville sous la neige, dans la nuit, les bottes au pied, et les magasins se fermant sur mon nez, sans oublier les bourrés de la rue (à toujours 16h, oui). J'ai testé sans grande réussite. Puisque je vous dis que l'heure était à la déprime en ce temps-là.

Mais nouvelle journée, nouvelle vie. Toujours pas d'école (et là, ils se foutraient pas un peu du monde?). A 7h40, j'ouvre la porte de ma chambre et tombe nez-à-nez avec H-mum qui me déposait un mot pour dire "écoles fermées". KitCat a ouvert sa propre porte 2sec après moi (puré, qu'est-ce qu'on est synchro!), et H-mum nous a dit "go back to bed". Et nous avons obéi, esclaves que nous sommes.
Post 10h30, j'étais de corvée pour aider à ranger la chambre de mon gars, avec lui bien sûr. Le genre de rangement "tri et recyclage de ton passé". A 12h on y était encore. Mes nerfs ont tenu, plus pour ma réputation "d'ange de patience" qu'autre chose (c'était tout juste). Dans les choses improbables que Monsieur stocke dans sa chambre nous trouverons: une collection de papier de bonbons dans un tiroir, une boite avec des choses mortes (attention: des coquilles d'oeufs d'oiseaux du dehors, une patte de crabe, un coquille d'escargot écrabouillée, des ailes d'un insecte non identifié et... un crapeau écrasé que vas-y je prends dans mes mains pour te le montrer), une collection de pierres vraiment pas précieuses dans un tiroir, et je vous en passe. Sympathique.

L'après-midi, tout le monde a décampé faire les courses, aider Mamie etc. Je me suis donc auto-déclarée off et pris la poudre d'escampette en mode: j'ai testé pour vous marcher dans la neige devenue verglas avec des bottes de ville à semelle lisse. Et pour compliquer ma tâche (parce qu'hier je suis même pas tombée, c'est pas drôle), je suis passée par le parc où finalement il s'est avéré que c'était plus facile que la ville-patinoire.
Et attention, roman photo d'une qualité que vous ne reverrez pas tous les jours (avec des photos prises spécialement pour vous parce que c'est pas comme si vous étiez vous aussi sous la neige, ):

P031210_15

 

Le soleil se couche et dore la pâle neige de ses derniers rayons. Le clocher sonne les coups de trois heures. Et les gens tombent un à un sur les fesses, hurlant comme des mauviettes. (C'était mon petit poème)

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Ceci est la route du parc où on est censé marché et où des gens marchent au lieu de couper par l'herbe à la neige épaisse. Et après ils tombent, et ils se demandent pourquoi les bênets.

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La civilisation est passée par là

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La cathédrale (qualité photo quand tu nous tiens)

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Le centre-ville merveilleusement désert

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La vue de ma chambre hier au matin (mince, j'ai oublié le flingue sur le rebord de la fenêtre)

Cessons les photos. Je m'ennuie moi-même.

Suite du récit:

Me voilà rentrée à des heures indues en pleine nuit (sous les coups de 17h quoi), mes trois chaussettes trempées, mes mains congelées, et mon dos cassé. Et là, le grand malheur, le truc que je déteste quand je suis fille au pair, l'évènement majeur qui me donne envie de déguerpir: la soirée avec des amis. Une vingtaine de personnes que me dis H-mum.
Et là, visage en décomposition, souffle de panique, yeux qui roulent, jambes collées au sol: "euh, et on va manger à table?" que je lui demande. "Oui probablement, les enfants avant, les parents après". Ah! En plus yaura des enfants! Malheur.
Mais non, la fin des concessions comme je vous l'ai dit. J'ai fait la grimace et j'ai demandé telle une âme en peine, si je pouvais prendre mon assiette et me faufiler dans les escaliers pour plus jamais redescendre. Parce que faut pas déconner, j'ai pas vraiment envie de passer 3h à table avec une bande de quarantenaire et leurs derniers bébés dans les jambes, ceux qui me diront: "j'ai trois enfants, tu vois ils sont là-bas. Ils vont à l'école tructruc avec Bidule" et ceux qui racontent: "nous sommes allés en France cet été à Trouduculdumonde. Quoi tu connais pas? C'est à côté de Grandevilleaussiconnuequetrouduculdumonde?" ou ceux qui disent "je pale le f'ançais, un tout piti peu: bonjou', comment ça vate?", bah écoute ça irait mieux si tu te taisais.

J'crois qu'ils commencent doucement à comprendre que moi, c'est pas la socialisation qui m'inonde.
Dites que vous aurez fait pareil à ma place hein? Parce que pour pas changer je me sens coupable (même si je dis que j'en ai rien à faire de ce qu'ils pensent parce que moi dans une semaine et quelques jours, je me casse).

En attendant je me demande comment je vais attraper mon assiette sans me faire repérer par la foule. Surtout par les gosses qui (et je le sais parce que j'ai déjà tenté le truc), hurlent "elle prend son assiette dans sa chambre, hannnnnnn!!!!!".
Discrétion, c'est pas dans leur vocabulaire?

Il est 18h07. Les gens ne connaissent pas la ponctualité par ici.

Ah oui, et sinon:

cinhfc

Mais la vie est cool.

PS: ça se sent peut-être pas, mais je suis de très bonne humeur.

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Commentaires
C
Je veux la suite, alors mission réussie ou non ??? ^^
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