Deux semaines & un jour
Et je viens vous pondre des nouvelles, car tout le monde ne sait pas que je suis toujours en vie.
En vrac voici les potins:
J'avais commencé ce que j'appelle "un safari tour" en montant dans le double bus face fenêtre (d'ailleurs, j'ai bien cru mourir tellement j'ai eu peur). Mais très vite, des gens ont envahi mon espace et j'ai eu honte de faire la touriste.
Voici ma rue (enfin de mon arrêt) de ma fenêtre à étage. D'ailleurs en parlant de bus, il est bon de noter qu'à chaque chauffeur, quelque chose de nouveau se passe. Après celui qui veut finir son journal alors qu'on a déjà 10mn de retard, celui qui me dit alors que je paye le ticket "oh by the way, on va partir d'ici 20mn ok"... et bien j'ai eu pire: celui qui sort laissant les portes ouvertes et le moteur allumé, et qui marche tranquillou jusqu'à l'épicerie et va faire ses courses. J'crois que j'ai trouvé ma vocation. Je vais rejoindre le cercle des chauffeurs de bus. Le pire (ou le plus incroyable), c'est que les gens du bus s'en foutent royal.
Le temps est affreux aujourd'hui. Je n'ai jamais (ou presque) vu un tel vent. Dire qu'il y a deux jours, il faisait tellement beau et chaud qu'on se croyait déjà au printemps. Pour la peine, moi je voulais aller me promener mais je me suis faite jeter: "I hate walks". H-mum qui est rentrée plus tôt du boulot avait lu dans mes pensées, et alors qu'elle faisait sa sandwich party habituelle à 15h (pour le deuxième lunch de leur journée => ce qui veut dire qu'ils rebouffent encore pour le goûter des trucs salés), elle m'a dit qu'on partirait en walk, là où c'est "green". C'était sympa si on efface de nos esprits l'odeur de poule, les déchets un peu partout et les 5896 tags. Le fameux "green" de l'Irlande, j'crois que c'était pas encore pour cette fois.
Pour preuve, dimanche j'étais en virée aupairienne à Blarney Castle. Alors... je ne vais pas vous sortir mon blasé "ben... c'est un château quoi". Non, je vais ajouter que cette balade champêtre ne nous a pas encore montré le vert de l'Irlande. Puisqu'en effet, l'herbe était plutôt blanche givrée qu'autre chose. Mais je ne désespère pas. Franchement, je vous ferai signe à chaque cliché réalisé. C'est d'ailleurs en bonne voie avec les roux. Samedi, on a dépassé la dizaine en une journée (héhé).
Ce fut ce samedi que nous avons fait un aupair meeting où l'on devait être 4, et où l'on s'est retrouvé à 12 à un moment donné (mais plus vraisemblablement 10 car certaines nous ont lâché). Vivre en troupeau, c'était bien marrant. Nous avons monté la colline pour sonner les fameuses cloches de l'église mais sans succès. On a cru que c'était fermé mais je viens de lire sur le journal (car je lis le journal oui) que les cloches n'avaient pas sonnées depuis deux semaines.
Puis nous sommes redescendues, pris des cayaks en photos et sommes restées bien longtemps à les regarder (ils étaient pas peu fiers) alors qu'en fait, on fixait juste la rivière. Et puis, des filles ont commencé à s'exclamer d'avoir vu un phoque (...), et cinq minutes plus tard, j'ai bien vu qu'elles n'étaient ni folles, ni bourrées, ni défoncées, car j'ai fini par moi aussi voir ce phoque. Et ce fut les cinq secondes les plus palpitantes de cette promenade. Lundi, à table en famille, alors que personne ne parlait, j'ai décidé de faire la conversation et de raconter comme ça, cet épisode fabuleux du "j'ai vu un phoque en plein Cork". Mais je crois que j'étais la seule à être enthousiaste. Tout est retombé bien à plat et ça m'a coupé l'envie de m'amuser à faire la conversation. On ne m'y reprendra plus. En même temps, peut-être que c'est la vie quotidienne pour eux de voir un phoque au coin de la rue. Comme de voir des vaches dans ton jardin dans les Cotswolds.
Depuis lundi, je n'ai eu droit qu'à 2crises de larmes "je suis un bébé" de la part de ma peste. Et attention tenez-vous bien, cela n'a duré pas plus de 3 minutes à chaque fois (dont la dernière en date, 30sec à tout casser).
Mon petit monsieur lui (j'aime bien l'appeler comme ça pq il fait si sérieux parfois), a un peu plus confiance en moi de jour en jour. Aujourd'hui en rentrant, il s'est mis à me raconter un truc sur ses devoirs, du fait qu'il adorait le vent... (c'est un miracle! Il me parle quand sa soeur n'est pas là). Il est même allé faire pipi dans les toilettes à côté de la cuisine en laissant la porte ouverte (c'est dire qu'il me fait confiance!). Il m'étonne chaque jour avec ses réflexions intelligentes, et la façon dont il couve sa petite soeur (il rentre main dans la main de l'école, un jour, je vous les prendrai en photos, car c'est trop mignon). Hier, il est même venu avec nous dans le salon pour lire et il s'est collé au canapé (alors que normalement il va soit dans sa chambre, soit à l'autre bout de la pièce).
Ses réflexions scientifiques (vous en connaissez beaucoup vous des gamins capables de vous expliquer la différence entre la composition du rouge-à-lèvre et celle du gloss?) contrastent avec celles inexistantes de sa soeur. L'autre fois en rentrant, elle montrait du doigt un tracteur comme une gamine de 2ans qui ne sait pas parler. Avec la bouche ouverte et sans dire un mot... Le bras en l'air tel E.T. Manquait plus qu'elle me sorte "téléphone maison" et la scène était parfaite. Parfois j'me demande ce qu'elle a dans la tête cette gosse. (Mais je vous rassure, elle est tout à fait normale!)
Ils sont chaque jour un peu plus calmes (c'est grâce à moi j'ai envie de dire). Je dis ça mais je sens que ça va me porter malheur. Ils m'obéissent presque au doigt et à l'oeil. Tout à l'heure, j'ai dis à la petite de mettre ses chaussures. Elle m'a dit non. Et elle l'a fait, 2secondes plus tard. (sans que je la frappe en plus! ;) )
Les parents... Ben je me dis qu'ils travaillent toute la journée et que leur humeur ne peut pas être au RDV tous les soirs. Mais bon, l'autre soir, j'espérai qu'en nous trouvant en train de peindre des cartes de St Valentin, qu'ils montreraient plus d'enthousiasme que les fois où ils rentraient en voyant les enfants sur l'ordi. Mais ordi, tv, jeu de société, jeu d'invention, peinture et autre élan artistique, c'est pareil: zéro réaction.
Mais sinon, ils sont bien gentils.
Par contre, la mère a ses horaires qui changent et... elle va être beaucoup à la maison avec nous. J'sais pas quoi en penser, mais ça ne me dit rien qui vaille. Un enfant avec ses parents dans les parages est tellement plus tête à claque que sans. On va tester. ça commence mardi. Gloups. Déjà que parfois je calcule mon taux d'inutilité quand les enfants s'occupent sans moi, mais si en plus elle est là... Ben ma culpabilité va tripler. L'avenir nous le dira.
Et demain, déjà vendredi. Je me demande où est passé ma semaine.
Adios amigos!